Guardian Bells,  Gremlin Bells ?

 

Sur de nombreuses motos, et plus particulièrement sur les machines de la marque américaine Harley Davidson, on observe de petits grigris faits de métal. Ces accessoires pendent aux poignées des engins ou se retrouvent accrochés au cadre de la moto, au plus près du contact avec la route. En les apercevant, les novices s’interrogent : s’agit-il uniquement d’accessoires déco, installés sur les deux roues pour une raison purement stylistique ? La réponse est évidemment négative !

Histoire

L’histoire veut que les clochettes biker – dénommées, de manière aléatoire, Guardian bells, Spirit bells ou encore Gremlin bells – fassent office de porte bonheur pour les motards. La croyance en leur pouvoir provient d’une légende indienne. A la fin de cette histoire américaine qui remonte à une époque immémoriale, un biker survit grâce au son de ces fameuses cloches et à l’intervention de ses frères motards. Synonyme de protection, ce porte bonheur moto permet aussi d’exprimer l’amitié profonde et sincère que l’on ressent pour un confrère motard. Ces boucliers miniatures sont, la plupart du temps, argentés, gravés voire sculptés.

Disposés sur le carénage des deux roues, leur but ultime est de contrecarrer les mauvais esprits qui provoquent des accidents de la route, des pannes et des dysfonctionnements variés. Afin d’optimiser les effets bénéfiques des clochettes “ange gardien”, celles-ci doivent se placer sur les parties basses de la moto (généralement sur le bas moteur), au plus près du sol. Par ailleurs, si un motard décidait de vendre sa bécane, il devrait néanmoins conserver ses cloches de protection. Les clochettes n’ont qu’un propriétaire. Une fois achetées ou offertes, elles ne peuvent pas changer de main, au risque de perdre leur pouvoir magique.

Légende

D’après la légende, issue de la culture amérindienne donc, les Guardian Bells détiennent le pouvoir de garder, de protéger les motards – comme leur nom l’indique. Cette légende, c’est celle d’un motard âgé qui rentrait du Mexique sur sa machine. Une machine fidèle, qui ne lui avait jamais joué de mauvais tour et qui l’avait emmené absolument partout. Dans les sacoches attelées à sa moto, le généreux homme rapportait des jouets destinés à de jeunes âmes vivant au sein d’un foyer situé non loin de chez lui. C’était la nuit, il faisait froid. De surcroît, sur la route se trouvaient des créatures fantastiques.

Les Gremlins

De petits démons qui, de tout temps, se plaisent à causer des accidents de la circulation en abandonnant divers objets sur la route et en y creusant des trous, tels que des nids de poule. Les Gremlins prennent un réel plaisir à apporter le malheur aux conducteurs de deux roues. Ils sont d’ailleurs les premiers individus présents sur les sites d’accrochages. Ils peuvent ainsi constater en exclusivité les dégâts qu’ils causent et se féliciter de leur malveillance. Ces êtres maléfiques décidèrent donc de chahuter le vieux motard et ils atteignirent leur objectif.

Alors qu’un virage serré s’annonçait, une sacoche se décrocha de la moto de l’ancien, le pneu avant entra en contact avec le sac et le biker, malgré toute l’expérience qui était la sienne, ne put contrôler sa machine et en chuta. Tandis qu’il demeurait inanimé sur la route, les démons s’approchèrent de leur proie commençant à se réjouir de leur infâme action. Le motard finit par reprendre ses esprits. Il balança alors, sur ses agresseurs, tous les objets qui lui tombèrent sous la main. La victime avait pratiquement vidé tout le contenu de ses sacoches lorsqu’elle tomba sur des clochettes. Mais, au lieu de les lancer sur les vilaines bestioles, le motard préféra secouer les cloches avec vigueur afin de les faire retentir, et pensant impressionner ainsi les Gremlins.

Son of Protection !

D’autres motards, postés dans les environs, entendirent le son des clochettes. Interpellés par ce bruit tonitruant dans le silence de la nuit, ils en cherchèrent la source. C’est comme cela qu’ils trouvèrent leur aîné, allongé à terre, entouré par des Gremlins mal intentionnés et près de l’emmener dans l’autre monde. Par solidarité, les jeunes motards chassèrent les êtres malfaisants et sauvèrent le vieux biker. En guise de remerciements, ce dernier découpa ses sacoches, accrocha des clochettes sur les lanières de cuir et disposa les lanières sur les motos de ses anges gardiens. Avant qu’ils ne se séparent, l’ancien dit à ses cadets que les clochettes les protégeraient et que, en cas de problème, il suffirait de les faire sonner pour être secourus.